"Je n’ai jamais le bon vase !" Cette expression vous est familière ?

"Je n’ai jamais le bon vase !" Cette expression vous est familière ?

Je vous emmène à la découverte du métier de céramiste, à travers les portraits de Claire, Marie Andrée, et de Pauline.

Ces talentueuses créatrices aux styles complémentaires vous livreront leurs conseils pour constituer LA bonne collection de vases. En bonus je vous propose une vidéo avec quelques astuces pour bien installer et mettre en valeur votre bouquet dans votre vase.

Rencontre avec Claire Albrecht, fondatrice d’ALB Céramique

Claire s’est installée en tant que céramiste après près de 10 ans en tant que fleuriste dans une très jolie boutique parisienne. Sa passion pour la céramique est née dans son ancien métier, s’est transformée en cours du soirs, puis lassée des contenants standards chinois en verre transparents cylindriques ou cubiques, Claire a eu envie d’offrir aux fleuristes et aux particuliers une alternative.

Et voilà la naissance d’ALB Céramique, joli atelier situé dans le centre-ville  d’Auray.  “Faire du sur mesure en fonction des us et coutumes de notre 21eme siècle, voilà qui est la mission d’un potier d’aujourd’hui” confie Claire qui puise son inspiration dans les vastes collections de vases de nos ancêtres. C’est cette mission qui l’anime au quotidien, et si vous poussez la porte de son atelier vous serez immergés dans un univers passionnant et passionné avec de très belles créations à offrir ou s’offrir pour toutes les occasions.

Rencontre avec Marie Andrée Roberge, fondatrice de Ma Céramiste

Marie Andrée c’est la globe trotteuse de la bande. Québécoise d’origine, elle a d’abord suivi une formation professionnelle en céramique de 3 ans à la Maison des métiers d’Art de Québec puis a exercé en France, en Belgique, en Irlande avant de poser ses outils en octobre dernier à L’Argonaute&Co à Auray. Pas étonnant que ses inspirations soient le design scandinave, la poterie japonaise, son environnement du moment (ville et/ou nature), l’art et le design en général. “ J’aime tout ce qui est plutôt minimaliste, sobre, moderne et je crois que ces 3 adjectifs peuvent bien définir mon style”. Marie Andrée est attirée par les couleurs pastels et les tons rabattus, grisonnant accompagnés d’un peu de rose, de jaune ou de turquoise pour égayer tout ça !

En parallèle de son activité de  céramiste Marie Andrée a toujours été très proche du milieu des cafés et de la restaurations, jusqu’à concevoir des objets de la table sur mesure pour des chefs en Irlande (dont un étoilé). Elle adore collaborer avec cet univers de passionnés et bosseurs et conçoit de la vaisselle de qualité, robuste, résistante et fonctionnelle pour les chefs, en plus des particuliers. Elle espère bientôt pouvoir ouvrir des ateliers d’initiations pour partager son univers créatif. Nous aussi !

Rencontre avec Pauline Arnaud, fondatrice de Paul(a) Ceramics

Pauline a une devise : « la beauté du contenant donne l’importance au contenu ». Après 10 ans à travailler dans le domaine paramédical, Pauline a voyagé et fait de nombreuses rencontres qui ont fait naitre chez elle un besoin de changer de vie. Un an de formation plus tard la voici installée au Bono où elle nous régale de ses créations locales et rigolotes, remplies d’embruns de sable et de roche. Son style se veut plutôt organique : elle affectionne particulièrement de réaffirmer dans ses créations le coté brut de la terre à travers des teintes naturelles telle que le sable, la rouille, le quartz ou le lichen. Pour retrouver les créations de Pauline, rendez-vous dans la boutique des créateurs du Bono L’Annexe, située sur la place du Bourg.

Les étapes pour créer un vase en céramique.

1) De l’idée au prototype

Avant de pouvoir livrer une jolie création en céramique, les étapes sont nombreuses et fastidieuses. Après avoir imaginé et dessiné sa création, la céramiste se lance dans des tests. « Un nouvel objet à produire nécessite quelques croquis, des calculs de dimension/volume en fonction du retrait de la terre (l’argile perds toujours de environ 10 à 16% de son volume lors du séchage et des cuissons, c’est cela qu’on appelle le retrait (12-15% pour le grès)) » précise Marie Andrée. Pour créer un vase d’un volume précis, il faudra compter 2 à 3 semaines pour sortir 1 ou 2 prototypes.

2) Déterminer et obtenir une couleur précise

L’étape suivante consiste à faire des essais de couleurs. Il faut savoir que jamais les mêmes pigments et la même durée de cuisson dans le four ne donneront le même rendu. Incroyable mais fascinant ! Sur une même cuisson les pièces ne sortiront pas toutes de la même couleur selon leur placement dans le four. Chaque céramiste fabrique et développe ensuite ses teintes à partir d’un savant mélange de poudre blanches et de pigments et d’oxides métalliques colorants.

3) Le choix de la terre

Pauline fait le choix de travailler le grès plutôt brun et les émaux mats pour réaffirmer le lien fort de ses créations à la nature et elle aime d’ailleurs en laisser apparaitre une partie pour un coté plus brut. “J’utilise presque exclusivement la porcelaine. Une terre très blanche aux particules si fine, c’est un réel plaisir tactile de travailler cette argile.” affirme de son côté Marie Andrée.

4) Le façonnage de la pièce

Le façonnage comprend lui aussi de nombreuses étapes : nos artistes céramistes battent d’abord la terre pour la rendre homogène et chasser les bulles d’air. Elles constituent des petites boules de terre qu’elles façonnent d’abord à la main avec un « tour  de potier ». Côté Marie Andrée on innove : « Ma technique de fabrication favorite (et exclusive pendant plusieurs années) est le « façonnage à la plaque » (sans l’utilisation du tour de potier). Ça consiste à étaler l’argile avec un simple rouleau à pâtisserie, découper des sections et les mettre en volume par assemblage. Un mélange de pâtisserie et de couture!!  J’ai des gabarits de papier qui m’aident à reproduire les formes et dimensions requises pour chaque pièce.”

Une fois les pièces façonnées nos talentueuses créatrices les laissent sécher, jusqu’à obtenir une « consistence cuir » et pouvoir commencer à les travailler. Ensuite les créations sont entreposées pour sécher complètement, mais attention là aussi un travail précis a lieu : il faut les tourner régulièrement et alterner le sens de leur assise pour que le séchage soit complet : compter environ 3 à 4 jours de séchage, temps qui varie selon la météo du moment et l’humidité dans l’air.

5) La cuisson

La cuisson a lieu sur plusieurs étapes également. Les pièces sont d’abord cuites à basse température (980 degrés) pour les solidifier. À ce stade les créations sont encore poreuses, ce qui leur permet d’absorber l’émail ensuite pour les colorer. Puis les créations sont de nouveau entreposées jusqu’à démarrer l’émaillage qui peut être fait de différentes méthodes : au trempé, à la louche, à l’arrosoir, ou au pinceau.  Et enfin c’est le moment de la cuisson haute température (à environ 1280 degrés).  Et les voici prêtes à rejoindre vos jolis intérieurs.

La collection idéale de vases à avoir sous la main 

Le vase pour les bouquets de fête

Nos trois céramistes s'accordent sur un point: il faut toujours avoir chez soi un vase de taille moyenne pour les bouquets ronds (l'équivalent à la taille M des bottes d'Anémone),  ceux que l'on reçoit les jours de fêtes et qui ornent une table de salle à manger.

Le vase pour les bouquets que l'on s'offre à soi même

Un vase plus petit pour installer la botte de fleur du marché ou le petit bouquet hebdomadaire (taille S) des bottes d’anémone . C’est le vase qui permet de joliment mettre en valeur le bouquet que l’on s’offre à soi-même, pour un bureau, une table de chevet ou une entrée.

Les petits soliflores pour prolonger la fête

L’idéal ensuite est de compléter par un ou plusieurs petits soliflores qui viennent accueillir les fleurs qui tiennent le plus longtemps d'un bouquet et qui une fois retaillées reprennent leur splendeur dans ces minis vases. Les soliflores peuvent aussi accueillir les fleurs sauvages cueillies pendant la rando du dimanche, la cueillette au jardin et la cueillette des enfants ou petits enfants. Enfin comme le souligne Claire "ces soliflores ont les fonctions magiques d’être disséminés un peu partout dans la maison pour de la joie au quotidien et en étant rassemblés de fleurir une table de fête suivant le chemin de table tout en étant à la bonne hauteur."

Pour les passionné(e)s: The Masterpiece

Et enfin pour les passionné(e)s : la « master pièce », le grand grand format qui se veut 4 saisons et qui permet d’accueillir un immense bouquet de fleurs hautes ou de branchages (fleuris, fruitiers ou hivernal) et qui peut rester sorti sur un meuble toute l’année même sans fleurs. Par exemple en février on y installe une belle brassée de mimosa qui ensoleille la maison pendant quelques jours.

Installer et mettre en valeur mon bouquet dans son vase en deux vidéos.

Niveau 1: Installer correctement son bouquet dans le vase

https://youtu.be/N89ubuzIpFY

Niveau 1: Installer correctement son bouquet dans le vase - 3 minutes

Niveau 2: Mettre en valeur son bouquet comme un(e) pro

https://youtu.be/dH3rO9gsJGA

Niveau 2: Mettre en valeur mon bouquet comme un(e) pro - 12 minutes

L’entretien d'un bouquet de fleurs fraiches

Comme le dit si justement Claire, « l’important lorsqu’on enrobe son quotidien de beauté avec de jolies fleurs, c’est de leur offrir tout le confort possible pour leur permettre de sublimer nos intérieurs le plus longtemps possible.” Pour cela je vous invite à lire l’article de blog que j’ai rédigé ici sur l’entretien de son bouquet.

L’entretien des vases en céramique

Les créations en céramique adaptées pour passer au lave-vaisselle et au four. "Pour ce qui est des plats de cuissons, il faut simplement NE PAS préchauffer le four, pour évider le choc thermique que craint la céramique" précise Marie Andrée. "Aussi, ne jamais mettre une plat céramique sur une plaque de four, car c’est le choc thermique assuré. La céramique a besoin de prendre ou perdre la chaleur progressivement, lentement, sinon ça explose…"

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